FARaway 2022
Pendant cette 3ème édition de FARaway – Festival des Arts à Reims, ce sont plus de 140 artistes internationaux, 37 spectacles et propositions artistiques qui ont agité les scènes de la ville de Reims !
Imaginée par la Cartonnerie, Césaré, la Comédie, le Frac, le Manège, Nova Villa et l’Opéra, l’édition 2022 aura été marquée par l’affirmation des valeurs du festival centrée sur la création contemporaine, la pluridisciplinarité, la découverte et l’ouverture au monde.
Ce sont 12 lieux qui ont accueilli du théâtre, de la danse, des concerts, des performances, des rencontres, des spectacles jeune public, des expositions, des ateliers, des projections et des conférences, réunissant tous les publics autour du spectacle vivant et de sa pluridisciplinarité.
Soucieux de défendre une ligne éditoriale agitatrice, ambitieuse et en lien avec la création contemporaine, le festival a offert une programmation ancrée dans la réalité, mêlant des artistes et compagnies incontournables comme de jeunes talents.
Le Liban au cœur de cette 3ème édition
La compagnie Zoukak Theater Company a ouvert cette 3ème édition avec une étape de création de son nouveau spectacle The Rave Empire, puis ce fut au tour de Chrystèle Khodr avec une représentation de Augures (avec Hanane Hajj Ali et Randa Asmar). Durant le festival, Zoukak Theater Company a proposé deux autres spectacles : Ghalia’s Miles (avec Lamia Abi Azar, Rym Mroueh, Junaid Sarieddine, Raeda Taha et Maya Zbib), portrait d’une jeunesse arabe, et I Hate Theater I Love Pornography (avec Lamia Abi Azar, Omar Abi Azar, Hashem Adnan, Ziad Chakaroun, Khodor Ellaik, Junaid Sarieddeen, Maya Zbib), performance ébouriffante.
Pour la soirée d’ouverture à la Comédie, les artistes de la scène électronique libanaise Jad Atoui et Anthony Sahyoun nous ont fait voyager lors de deux sessions In Beirut, walls don’t blink #1 #2. Durant le festival, une troisième soirée s’est déroulée à Quartier Libre, avec Elyse Tabet et Jawad Nawfal, puis Aya Metwalli et Nadia Daou. Par la suite, le public a pu rencontrer Jad Atoui et Anthony Sahyoun à Césaré.
Le Collectif Kahraba avec son Cabaret Migrant s’est emparé de la scène du Manège mêlant masques, marionnettes, théâtre et musique (avec Marielise Aad, Lama El Amine, Donna Khalifé, Suha Nader, Sany Abdul Baki, Mohannad Askoui, Bshara Atallah, Samer Zaher et Aurélien Zouki). Lors de son monologue Jogging, l’artiste Hanane Hajj Ali a pu fait interagir le public, l’intégrant à son histoire et au spectacle. Quant aux performances d’Alexandre Paulikevitch dans l’écrin du Palais du Tau (A’alehom), et de Khouloud Yassine (Heroes – Surface of a Revolution) perchée sur son podium au Manège, elles ont envoûté le public par leur intensité intérieure et le mouvement des corps.
Sur la scène de la Cartonnerie, le musicien et chanteur Bachar Mar-Khalifé a captivé le public lors d’un concert magnétique tout en émotions, mêlant les sonorités orientales aux accents jazz et pop. L’aventure musicale du festival s’est poursuivie avec Terra Incognita 1 et la sensibilité de ses artistes féminines : Kamilya Jubran, Floyr Krouchi et Youmna Saba.
De très belles rencontres et temps d’échange ont permis au public d’en apprendre davantage sur l’histoire du Liban, qu’elle soit ancienne ou récente, et de partager la vie de ses artistes contemporains au travers notamment de la Table ronde sur la création artistique au Liban – La résilience vue de l’intérieur préparée en partenariat avec l’Office National de Diffusion Artistique, donnant la parole à 4 quatre artistes du festival (Valérie Cachard, Aurélien Zouki, Alexandre Paulikevitch, Donna Khalifé). L’écho de cette réalité a résonné par la suite lors de la sieste littéraire Paroles de Femmes, Liban, 2020 : une création radiophonique mêlant l’intime et le quotidien de douze femmes de générations différentes, présentée par Valérie Cachard (prix théâtre RFI 2019). Avec Hadi Deaibes, cette dernière a proposé le spectacle à la scénographie sonore Victoria K, Delphine Seyrig et moi ou la petite chaise jaune. Le public a pu retrouver les deux artistes le temps d’un conte musical avec Ma symphonie urbaine au Cellier. Le colloque Le Liban, son histoire contemporaine de 1975 à aujourd’hui ; des clés pour comprendre ce pays. Quel avenir ? programmé par Nova Villa, a poursuivi le focus Liban de cette édition, avec un échange entre Arthur Sarradin et Inès Gil, journaliste installée à Beyrouth. À leurs côtés, étaient aussi présentes trois autrices : Dima de Clerck, Dima Abdallah et Ryõko Seguichi – des autrices que le public a retrouvé lors d’une rencontre Focus Liban, partageant leurs trois regards sur le pays. Dans un nouvel épisode de Radio live, spécial Liban cette année, Amélie Bonnin, Caroline Gilet, Aurélie Charon, ont donné à voir et entendre des témoignages hauts en couleurs de la jeunesse libanaise (Perla Joe Maalouli, Reem Al Rifaii, Israa Jooma et Aniss Hezzedine). Le public a assisté à la projection du documentaire La Révolution naît des entrailles du chagrin (de Sarah Claux, Arthur Sarradin, Charbel El Cherif, Maxime Macé) témoignant, lui aussi, de l’élan de révolte de 2019 et de l’explosion du port de Beyrouth en août 2020.
Créations et Premières
Forte de trois Créations : Knit (de Marine Mane avec Sophie Billon, Clémence Dieny, Mai Ishiwata, Léa Lansade et Le Quatuor Impact), Forêt de Bambous (du trio Wu Wei / Alexis Baskind / André Serre-Milan), Cabaret Migrant (du collectif Kahraba), de cinq Premières en France : le très cinématographique April (de Willem de Wolf et Guy Cassiers avec Katelijne Damen / Eelco Smits / Sabri Saad El Hamus), Forêt de Bambous, Cabaret Migrant, Trouble – un spectacle sur la vie d’Andy Warhol (premier spectacle écrit et mis en scène par Gus Van Sant avec Carolina Amaral, Diogo Fernandes, Francisco Monteiro, Helena Caldeira, João Gouveia, Lucas Dutra, Martim Martins, Miguel Amorim, Valdemar Brito), I Hate Theater I Love Pornography (de Zoukak Theater Company) et d’une Étape de création : The Rave Empire (de Zoukak Theater Company), cette 3ème édition porte en elle l’A.D.N. du festival, à savoir un engagement et un accompagnement dès la création, permettant aux habitants de la ville de Reims et d’ailleurs, d’assister à des représentations en avant-première.
Des artistes venant du monde entier
Au-delà du Liban, les nombreux artistes sont venus d’Afghanistan, de Jordanie, de France, des Pays-Bas, de Syrie mais aussi du Portugal, de Chine et de Palestine, du Québec, de la République Tchèque ou d’Iran.
De France, et dans le cadre des Inédits d’ARTCENA, la Jeune Troupe – de Reims à Colmar a mis en voix L’Aveu, du syrien Wael Kadour dans une mise en espace de Sébastien Éveno. La performance captivante et inattendue Won’t you dance with us ? de Camille Fischer puis, pendant le dernier week-end du festival, celles d’Anna Byskov (De dos, je regarde ma bibliothèque) et Sophie Hasslauer ([Red phrase], avec Hide Andseek, Jeanne Garcia et Antonin Mélon) se sont déroulées au FRAC devant un public nombreux.
L’Afghanistan a été représenté lors de cette 3ème édition par cinq artistes accueillies par l’ensemble des structures co-organisatrices du festival, pendant un an, dans le cadre d’une résidence artistique. Celles-ci ont présenté au public leur travail à travers plusieurs propositions artistiques : l’exposition de photos Images d’Afghanistan de Fatima Hasani empreinte de poésie, de moments de vie et l’installation vidéo des comédiennes Halima Karami, Mina Barat Zada, Nikbakht Faharamand. Le public a pu rencontrer ces trois artistes à l’issue de la projection du film Le Cahier de Hana Makhmalbaf dans lequel Nikbakht Faharamand tient le rôle principal. Enfin, le territoire afghan a été mis à l’honneur lors du spectacle Danse Sema par Fahima Mirzaie en compagnie de Fatima Hasani et du percussionniste franco-iranien Madjid Khaladj. Cet instant d’ivresse a été précédé d’un atelier d’initiation à cette danse, jusque-là réservée aux hommes.
Le temps de deux autres expositions, le public a découvert les photos sur l’Afghanistan de Florient Zwein au Cellier et encore l’installation immersive The recovered Manifesto of Wissam de l’artiste jordanien Lawrence Abu Hamdan au FRAC.
L’Orient, l’Afrique et leurs effluves chaleureuses se sont invités sur la scène de l’Opéra avec Et l’Arabie chantait, une conférence de Amal Guermazi sur les comédies musicales arabes (avec Nidhal Jaoua, Malik Shukeir, et proposée avec la Pellicule Ensorcelée) puis lors de la soirée de clôture en musique du festival sur une bande-son imaginée par Garçon Döner.
little FARaway
Les spectacles présentés par Nova Villa au Cellier, et dédiés au jeune public, Choo Choo whistle woof (de Vit Peřina avec Filip Homola, Adam Kubišta, Marek Sýkora et Antonin Týmal) et Léon le nul (de Francis Monty et avec Etienne Blanchette) ont ravi les enfants dès leurs 2 ans.
Pendant ces dix jours, les jeunes festivaliers (à partir de 4 ans) se sont retrouvés autour de quatre ateliers en lien avec la pratique artistique au FRAC, l’exploration ludique de la voix à la Boussole en partenariat avec Thomas Dupouy du collectif Sonopopée, les contes et légendes libanais ou encore le pop art à la Comédie.
12 lieux dans la Ville
Au fil de parcours dans la ville, de scène en scène, et de circulation de spectacles en spectacles, le public s’est rendu parmi les 12 lieux du festival : la Cartonnerie, Césaré, la Boussole, le Cellier, la Comédie, le FRAC, le Manège, la médiathèque Falala, Quartier Libre, l’Opéra, la médiathèque de Cormontreuil et le Palais du Tau – une première pour ces deux derniers. Les partenariats avec les lieux culturels de la ville de Reims sont un aspect important pour le festival, nouant de nombreuses relations avec des acteurs du territoire.
Autour du festival
Pour ce troisième opus des rencontres éducatives Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active, une vingtaine de jeunes âgés de 16 à 30 ans – issus du Collectif Interculturel d’Accompagnement de Migrants de Reims et du Centre International d’Études Françaises de l’université Reims Champagne-Ardenne – ont assisté pendant trois jours à des spectacles, participé à des ateliers et découvert le festival de manière collective.
Les douzième rencontres des jeunes européens passionnés de spectacle vivant Young Performing Arts Lovers ont accueilli 60 étudiants venus d’Italie, du Danemark, d’Irlande, d’Espagne et de France. Autour de spectacles, de rencontres avec les équipes artistiques (Zoukak Theater Company et la performeuse Khouloud Yassine), d’ateliers et de la découverte de la ville. Une nouvelle fois ce rendez-vous leur a offert l’occasion de débattre, de réfléchir et d’échanger en toute convivialité et cosmopolitisme.
Au-delà de leur venue aux spectacles, plus de 100 professionnels du spectacle vivant ont été accueillis pendant les week-end du festival, pour deux rencontres qui leur étaient dédiées : le Parcours Liban – Palestine – étape 2 en partenariat avec l’Office National de Diffusion Artistique (à la Comédie et au Manège) et À venir, deux journées autour de la marionnette en partenariat avec Marionnettissimo et THEMAA (association nationale des Théâtres de Marionnettes et Arts Associés).
Enfin, entre deux spectacles, le public comme les artistes et les équipes du festival se sont désaltérés, entre deux spectacles, avec la bière ANX du festival disponible à la Verrière du Manège, au Floor de la Cartonnerie, au Restaurant / Bar de la Comédie ainsi qu’à Quartier Libre. Brassée par Senses Brewing sur une proposition de l’artiste nigérian Emeka Ogboh – et en partenariat avec le FRAC – la bière ANX How do you feel about the current social political climate ? a été créée grâce à l’analyse des réponses des habitants de Reims interrogés à l’automne 2020 sur le climat politique et social actuel.
UN GRAND MERCI
Aux 140 artistes qui ont fait de cette édition un moment unique !
Au public qui a répondu présent avec curiosité et intérêt !
Aux 12 lieux de Reims qui nous ont accueilli cette année !
Aux équipes du festival et des structures qui ont une nouvelle fois œuvré en coulisses !
À nos partenaires si fidèles et si essentiels !
Aux médias et aux professionnels du spectacle vivant qui ont contribué au succès du festival !