Mesdames et messieurs, bienvenue. Cette performance est une dissertation. Vous ne vivrez rien ici que vous n’ayez déjà ressenti. Vous ne verrez rien que vous n’ayez déjà vu. Mais vous ne verrez pas ce qui est toujours montré dans un espace d’art. Ce que nous allons vous montrer cet après-midi n’est pas un spectacle. Franchement, vous risquez de ne pas satisfaire votre appétit. Ce n’est pas une œuvre d’art. Cet après-midi vous ne verrez pas de pantomime. On vous montrera une action dans laquelle il n’y a rien à voir. Vous attendez quelque chose. Peut-être, vous attendez-vous à quelque chose de différent ? Vous attendez un beau geste. Vous ne vous attendez pas à un beau geste. Jouer avec les lettres amène le public à ne jamais pouvoir voir le sens de ce qui est présenté. Alors, commencez à réflechir à ce que vous allez faire.
Martí Anson. Qu’est-ce que c’est, un artiste?
Depuis l’obtention de son diplôme en Beaux-Arts, Martí Anson a été architecte, photographe, footballeur, réalisateur, constructeur de bateaux, voleur d’art, peintre mural, ouvrier, transporteur, constructeur de maisons, clown, charpentier, chauffeur, vendeur de meubles, urbaniste, installateur d’expositions d’art, enfant joueur, et enfin, il a découvert qu’être professeur est un bon moyen de faire de l’art. Comme l’a dit Orson Welles, il veut travailler avec des amis, car peu importe le résultat, au final, l’amitié est plus importante que l’art.
Pendant que l’artiste place des lettres sur le mur, ses collaborateurs·trices le suivent, jouant avec les lettres et les mots qu’il a placé, pour créer une nouvelle histoire, de nouveaux mots avec un sens totalement différent de ceux d’origine. La proposition devient un jeu de couper-coller, où il s’agit de créer un nouveau sens, une nouvelle forme où l’artiste n’a aucun contrôle sur ce qui peut arriver.